Mantenant tu brilles dans le ciel

Publié le par Cocoweb




Tu es tombé malade  au mois de septembre, une bronchite. Le moindre rhume tombait sur les bronches.
Encore malade ma Coco...
Il aura fallut une fois de plus t'hospitaliser. La-bas, tu avais droit à des aérosols qui te faisait énormément de bien.
Tu es revenue à la maison mais tu n'étais pas tout à fait remise, il fallait continuer tes anti-biotiques. Pour toi, c'était automatique contrairement à ce que dit la pub. Tu n'allais pas bien, tu étais très fatiguée. Nous avons rappeler le médecin. Rien de très inquiétant selon lui, enfin disons, pas plus que d'habitude d'après son auscultation.
Tu auras été malade 2 mois.
Le vendredi avant ta deuxième hospitalisation, nous avons appelé le docteur une nouvelle fois, c'était le remplaçant, le notre étant en vacance. Tu dormais toute la journée, cela nous inquiétait. Il chercha un moment et conclut à une candidose dû à une surconsommation d'anti-biotique. Le candida est un champignon naturellement présent en chacun de nous dans le système digestif. L'absorption d'antibiotiques sur une longue durée tue toutes les 'bonnes' bactéries et fait proliférer ce champignon, ce qui n'est pas bon du tout pour la santé et qui peut entrainer d'autres complications. Il nous a donc donner un traitement afin de soigner cette candidose et nous avons attendu. Le lendemain, rien de plus. Le dimanche non plus, tu dormais environ 20 heures sur 24. Tu étais sous oxygène, maman a voulu t'enlever l'oxygène pour voir comment tu réagissais. Tu est devenue bleue. Nous avons pris le taureau par les cornes et avons décidé de t'emmener à l'hôpital sans attendre.
 
Arrivée au CHD de Cholet, ils t'ont fait une radio des poumons. Pas brillante du tout... Puis ils t'ont fait une prise de sang pour vérifier les gazs du sang. Tu n'évacuais pas correctement le monoxyde de carbone.
 
Le lendemain, c'était le docteur Chomienne qui était de garde. Ce dernier était le pédiatre spécialiste des poumons. Il nous a dit que ton état de santé était inquiétant et qu'il fallait envisager un transfert vers Angers ou Nantes. Pour l'heure, ils allaient te poser un cathétère afin de te passer un antibiotique sous cette forme qui se révélait plus efficace.
 
Nous nous relayons maman et moi auprès de toi, nous mangeons tous les 3 dans cette petite chambre, nous ne te lâchons pas d'une semelle. J'envoie un sms à Anthony, mon collègue de travail, pour le prévenir que je ne viendrai pas au boulot ce soir car tu es très malade. Nous nous faisons des tas de câlins et de bisous mais tu es très faible.
 
Le soir, il faut que je rentre à la maison pour m'occuper de tes frères. Avant de partir, je te prends dans mes bras et tu puises dans tes dernières forces pour me faire un bisou.
 
Je rentre et vais me coucher. Je suis réveillé en sursaut en pleine nuit par je ne sais quoi. Quelque chose d'affreux va se passer, quelqu'un me prévient. Vers 5 heures, j'entend le téléphone sonner, c'est Sandrine. Elle pleure.
"Denis, vient, Coline ne va pas bien, il faut qu'on prenne une décision pour le transfert"
Coco desaturait et son coeur s'affaiblissait. Ses appareils se sont mis à sonner et Sandrine s'est levée tout de suite pour voir ce qui n'allait pas. C'était une détresse respiratoire. Elle prévient tout de suite les infirmières qui elles mêmes préviennent le médecin de garde qui arrive en courant.
Son état empire à chaque minute qui passe. Le Docteur Chomienne prend la main de Sandrine
"Mme Martinache ? Vous comprenez ce qui se passe ? Vous comprenez n'est-ce pas ?"
Non... Sandrine ne comprend pas ou plutôt si... elle comprend trop bien mais ne l'accepte pas. Coline se bat toujours mais est de plus en plus faible.
"Tu peux partir ma chérie si tu n'as plus la force, ce n'est pas grave, maman ne t'en veux pas." dit Sandrine en l'embrassant. Coline tourne alors sa petite tête vers maman et s'éteint.
C'était le 12 novembre 2008 à 5 h 30 du matin.
 
Sandrine est en larme. A cet instant, elle en veut à son père de ne pas être là, de ne plus être là, d'avoir emmené Coline avec lui. Celui-ci a mis fin à ses jours alors qu'elle n'avait que 11 ans. Il aurait pu l'aider, la réconforter un peu...
 
 
J'arrive à l'hôpital, j'aperçois la lumière de la chambre allumée au sixième étage. Je prend l'ascenceur.
Le docteur Chomienne m'attend et bloque la porte de la chambre. Il est paniqué.
"M. Martinache, c'est fini !"
Je ne comprend pas, c'est une plaisanterie ? Je dors encore ? c'est un cauchemar ? Je m'effondre dans ses bras. Des deux, je ne sais pas qui soutenait l'autre. Il pleure à chaude larme. C'est lui qui avait accueilli Coline lorsque nous sommes arrivés dans la région, c'est lui qui l'aura vu partir.
Nous sommes à ton chevet Maman et moi lorsque le bip de la messagerie de mon portable retentit. C'est Valentin, il avait entendu le coup de téléphone et s'est levé mais n'ayant vu personne, il s'est inquiété.
"-Kes ki spasse ?-"
Il doit partir travailler et son frère à l'école. Je lui renvoie un message.
"-Restez à la maison-"
Il avait bien sûr compris que quelque chose de grave arrivait, il me renvoie :
"-On arrive-"
 
Je guette leur arrivée à la fenêtre. Je sais le temps qu'il faut pour faire les vingt kilomètres qui sépare Tiffauges de Cholet. Les voilà qui arrivent.
Je me poste devant l'ascenceur et attend avec angoisse l'ouverture des portes. La sonnette retentit et le portes s'ouvrent. A ma tête, ils comprennent tout de suite que quelque chose de très grave est arrivé.
"Coline est partie..."
Ils s'effondrent à leur tour. La petite boule d'amour n'est plus, celle qui leur faisait des bisous tout le temps, leur deuxième coeur, tout comme nous. Une partie d'eux qui s'en va.
 
Nous ne pouvons que rester 2 heures dans la chambre avec elle, ensuite il faudra la transférer au funérarium de l'hôpital. Nous nous relayons pour l'embrasser.
Nous rangeons ses jouets et chaque fois que nous y touchons, ceux-ci s'allument et diffusent une musique ou une berceuse et à chaque fois nous fondons en larme.
Nous éteignons tout car cela nous est insupportable.
 
Nous sommes complètement sonnés, perdus, nous n'en pouvons plus...
 
Tu t'es bien battue ma chérie mais tu n'en pouvais plus.

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B
Une envolée de tendresse, de douceur et d'espoir Courageuse petite Coline.
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C
<br /> Merci Sandrine et surtout, merci pour tous les jolis gifs que tu as donné pour le blog<br /> <br /> <br />
M
Sylvain et Valentin m'avaient raconté un peu comment sa s'était passé mais là, je vois que sa devait etre très dur. Coco restera dans nos souvenirs comme un petit ange exceptionnelle et combatant. Elle tient aujourd'hui une place importante dans noS coeurs. On ne l'oublieras jamais.
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V
On ne peut s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux en lisant ce que vous avez vécu lors des dernières heures de Colline. Voir ses enfants partir est inimaginable. C'est injuste. Mais que peut-on faire envers d'aussi cruelles circonstances ?
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M
Toutes mes condoléances, cela doit faire un vide énorme
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